Quel constat fait le Secours populaire concernant la pauvreté et la précarité en France, en Europe et dans le monde ?
Pour celui qui donne, comme pour celui qui reçoit, aucun ne sait ce que sera demain, mais l’un comme l’autre est au rendez-vous de la solidarité du Secours populaire, dans près de 1 300 lieux sur l’ensemble de notre territoire français, comme dans 53 pays sur tous les continents. Vous allez lire les chiffres que présente ce rapport d’activité. Mais vous n’avez pas les visages d’hommes, de femmes, de jeunes, garçons et filles, sans diplômes comme diplômés, que nous rencontrons. Chacune et chacun s’efforce de faire bonne figure, comme les bénévoles qui les accueillent et craignent de ne plus pouvoir faire face à ces besoins croissants. L’angoisse c’est se demander si demain, soi-même ou les siens seront à leur tour concernés. L’angoisse, c’est se demander si les humains rencontrés dans les administrations et services, à tous les niveaux, seront encore là demain pour entendre et au moins essayer de desserrer l’étau. L’angoisse, c’est se sentir seul et isolé dans un monde où il est si précieux de se rencontrer, se parler et de chercher ensemble de nouvelles voies pour rendre la vie moins inquiétante.
Au Secours populaire, nous n’avons pas la solution mais avec vous, nous pouvons agir et conjurer l’angoisse, en aidant les personnes à sortir de la précarité, par la formation, le travail et l’échange collectif.
Comment l’association agit au quotidien pour un monde plus juste et solidaire ?
Libérer les énergies. C’est répondre au raz-demarée de la précarité au travers de la mobilisation du plus grand nombre. En 2022, ce nombre de bénévoles a dépassé 90 000. C’est permettre à chacun de participer à l’organisation de la solidarité populaire ; de la collecte des moyens à l’action concrète avec et pour ceux qui sont victimes de la pauvreté comme de la précarité.
C’est faire de cette solidarité libre et volontaire un effet levier pour aller chercher d’autres fonds auprès des entreprises comme des fondations et institutions. C’est peser sur les conséquences en recherchant les sources des situations individuelles et collectives rencontrées. C’est agir dans une démarche inconditionnelle d’éducation populaire, d’accueil, d’écoute et de respect de la dignité. C’est conduire une solidarité généraliste prenant en compte l’humain dans toute sa dimension, de l’urgence à la durée. C’est développer la solidarité en Europe et dans le monde, via notre réseau de partenaires qui déploie l’aide apportée en phase avec les besoins des populations. Ce réseau nous offre en partage les expériences sur des problématiques communes sur notre continent comme sur la planète. C’est se projeter avec et pour les générations futures en déployant toute l’énergie possible pour faciliter les actions solidaires conduites par les jeunes et les enfants.
Ce bilan d’activité éclaire ces sujets et témoigne des défis relevés en 2022 pour créer les conditions d’un monde plus juste et plus solidaire.